Dès sa sortie de l’hôpital de Florence, jeudi après-midi, Valentino Rossi a parlé. Interview exclusive.
Valentino, première question: comment allez-vous, souffrez-vous beaucoup?
La chose positive, c’est que le pire, désormais, est passé. Les deux opérations se sont parfaitement déroulées, donc tout est OK. Je m’attends maintenant à vivre une période difficile, durant laquelle je devrai faire très attention pour éviter tout risque d’infection; je suis aussi obligé de rester avec ma jambe levée en permanence. Ensuite, viendra un second moment clef, quand je serai capable de commencer ma réhabilitation, quand je commencerai à nouveau à pouvoir marcher, aidé de béquilles.
Le Docteur Buzzi, qui vous a opéré, parle d’une période de réhabilitation de cinq ou six mois, qu’en pensez-vous?
Je m’attendais à ce que le docteur Buzzi soit très prudent quant à ses pronostics. Pour l’instant, une seule chose m’intéresse: je veux soigner ma blessure. Pour moi, que je manque quatre ou six courses, il n’y a aucune différence. Pour l’instant, le moment idéal pour mon retour semble être Brno, à la reprise, mais ce ne sera pas nécessairement aussi simple que cela.
Vous rappelez-vous de l’accident?
Je me rappelle de tout à la perfection. Je n’ai pas touché le sol avec la tête, le système d’airbag dans ma combinaison a parfaitement fonctionné et mon casque ne présente que de rares traces. A part cela, je n’ai pas la moindre contusion. Le problème, c’est que j’ai atterri sur ma jambe, avec tout le poids de mon corps. Si j’avais fini ma course sur le dos, tout aurait été différent, Je venais de monter un nouveau pneu, j’avais couvert deux tours, puis j’ai ralenti parce que Barberá était derrière moi. Quand je me suis remis sur la ligne idéale, Pedrosa arrivait et je n’ai pas voulu le gêner, donc je me suis déplacé une nouvelle fois et j’ai réouvert les gaz. Ensuite, tout s’est passé très soudainement; les sept secondes que j’ai perdues en ralentissant ont suffi pour que le pneu perde beaucoup de sa température, tout est de ma faute.
Y a-t-il eu un moment où vous vous êtes dit: «OK, c’est le moment d’arrêter»?
Sincèrement, je n’ai jamais eu le moindre doute. Bien sûr, quand j’ai vu ma jambe, il y a eu un bref sentiment d’horreur en moi, mais tout de suite, la chose qui m’a fait le plus mal, c’était d’imaginer combien de courses j’allais rater. Maintenant, je vais prendre tout le temps nécessaire pour guérir totalement, je ne ferai pas la bêtise de vouloir revenir trop vite. J’ai une moto pour l’an prochain, je n’ai pas besoin d’anticiper mon retour pour prouver quelque chose. Je pourrais ne perdre que quatre courses, mais il est préférable d’être prudent; terminer ma réhabilitation, c’est le meilleur moyen pour revenir et courir de nombreuses années encore. Beaucoup d’autres sportifs ont connu ce genre de problèmes; ainsi, Mark Webber, le pilote de formule 1 de Red Bull, m’a téléphoné et il m’a expliqué qu’il avait souffert d’une même fracture ouverte à sa jambe droite; eh bien, il m’a fortement conseillé d’être patient.
Vous allez avoir du temps pour réfléchir?
Si votre question a un rapport avec 2011, soyez sûr d’une chose: l’accident ne va avoir aucune influence sur mon futur. L’accident de samedi dernier n’a rien changé, j’ai juste un os fracturé en plus dans mon corps.